Publié le 31 janvier 2018 | Lecture : 4 mins.
La sérendipité faisant toujours bien les choses, je réfléchissais sur le métier de CHO quand j’ai entendu l’interview de Claire Gibault dans Une semaine en France sur France Inter. J’ai découvert une femme incroyable qui est, elle aussi, une CH.O (CHeffe d’Orchestre).
Quand chaleur rime avec valeurs
Je pourrais commencer par vous dire que Claire Gibault est « une des rares femmes cheffes d’orchestre ». Seulement, ce qui m’a le plus impressionnée, c’est la présentation de son projet – le Paris Mozart Orchestra – dont elle est directrice artistique et musicale. En plus de la découverte d’un très beau projet, j’ai ressenti une vision et des valeurs dans l’organisation qui dépassent l’exercice même de son métier.
Au sein des orchestres qu’elle a pu diriger, il manquait quelque chose. Ce petit truc en question, elle le définit comme un manque de chaleur, un manque de sens au travail peut -être ? Elle a donc décidé de créer une formation qui lui ressemble.
{ Personnellement, j’ai également ressenti dans mes expériences professionnelles ce je ne sais quoi qui manquait à l’appel. Pour ma part, c’était le sens de mon travail issue d’une non connaissance des valeurs de l’entreprise. }
A leur arrivée, les musiciens du Paris Mozart Orchestra ont tous signé une charte des droits fondamentaux qui luttent contre toutes les formes d’exclusions. Ainsi, chacun s’engage – grâce à leurs valeurs dans l’organisation qui sont partagées – à réaliser des actions pédagogiques et sociales (en lien avec leur métier). Cette charte représente donc d’un véritable contrat éthique où tous partagent les mêmes convictions & avancent dans la même direction.
La créatrice du Paris Mozart Orchestra a mis en place une égalité salariale. Tous – elle y compris – perçoivent la même rémunération. Elle souhaite que la fraternité ne soit pas uniquement qu’un joli mot mais se ressente au quotidien dans les faits. CQFD.
Et enfin, last but not least, elle pratique ce qu’elle appelle l’autorité partagée, que l’on appelle plus communément la démocratie participative. Oui, toute l’équipe est incluse dans le processus de décision.
Une équation pour mettre du sens au travail ?
L + (Q`RRH)*4 = CH.O ?
Une équation (sans inconnue) signifiant :
• L = Leadership
• Q = Qualités indispensables
• RRH = Responsable des Ressources Humaines
• CH.O = CHeffe d’Orchestre
Peut-on réellement rationaliser et appliquer un modèle clé en main de réussite des CHO ? Telle est la question…
Pour Claire Gibault, une cheffe d’orchestre guide avant, pendant et après les interprétations. Guider les musiciens, oui, j’en conviens. Cependant, elle guide & inspire en plus des personnes de tous horizons, et non seulement pour son talent de cheffe d’orchestre mais également en partageant ses valeurs profondes, elle est ce qu’on appelle une leader, une porte-parole portant le sens du travail comme un art.
Pour en savoir plus sur les leaders, vous pouvez consulter mon article Leader d’ici & d’ailleurs.
Claire Gibault partagent aussi des qualités que l’on peur aisément qualifier aujourd’hui d’indispensable pour un Responsable des Ressources Humaines, un CHO (ou même un CH.O ?).
1- L’écoute active.
Pour ce faire, la première qualité indispensable, selon elle, c’est l’écoute active. C’est à dire prendre conscience des sensibilités différentes afin d’harmoniser l’équipe.
2- Le tempo.
Certaines choses prennent plus de temps que d’autres. Entre prendre son temps et travailler dans l’urgence, la temporalité doit s’adapter.
3- L’envie d’avoir envie.
Avoir l’envie de travailler, pour que ses musiciens prennent du plaisir à jouer, à jouer ensemble.
4- La confiance.
Pour laisser aux musiciens l’opportunité de dévoiler leur talent, de les laisser apporter leur authenticité. Claire Gibault l’admet, à chaque fois, le résultat est aussi surprenant qu’inédit.
Faut-il mener son équipe à la baguette ?
Même si la cheffe d’orchestre se défend de percevoir la baguette comme un symbole d’autorité, je me permets quand même de vous soumettre la métaphore. L’autorité est parfois nécessaire. Cela ne signifie pas que le CHO ne soit pas bon ou juste, au contraire. Parfois, pour harmoniser, il est important d’user de l’autorité. C’est une notion complexe qui se doit de constamment s’adapter.
Quand il y a des tensions, en tant que chef (d’orchestre ou pas d’ailleurs), garder son sang-froid en toute circonstance se révèle indispensable. L’objectif est de garder un équilibre entre l’individu et l’équipe tout en faisant vivre les valeurs dans l’organisation : ne pas isoler un musicien dans l’orchestre ou à l’inverse ne pas laisser un musicien détruire l’atmosphère du groupe.
Quand le CHO devient CH.O
De quoi m’offrir une nouvelle vision du métier.
A bon entendeur.
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